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CSM13
3 août 2015

Etape du Tour : Saint Jean de Maurienne – La Toussuire (19/07/15)

ETAPE DU TOUR 2015
le 19 juillet 2015
Saint Jean de Maurienne – La Toussuire

4 Participants : Alain A., Jean-François N., Just de V., Étienne Z.
Distance : 138 km pour 4 200 mètres de dénivelé
Météo : plein BLEU - 15°/34°

150719 - EdT2015 ptofilCol du Chaussy : 15 km, 907 D+ / Col de la Croix de Fer : 22 km, 1562 D+ / Col du Mollard : 5 km, 403 D+ / La Toussuire : 18 km, 1095 D+


Nous sommes 4 CSM13 à nous retrouver à la Toussuire pour participer à la 23e édition de l'étape du tour. Le parcours de 138 km pour 4200m de D+ franchit le col du Chaussy, le col de la Croix de Fer, le col du Mollard et se termine par la montée à la Toussuire.
Notre hébergement dans un centre de vacances est tout proche de l’arrivée. Alain est présent depuis la veille. Il a déjà fait le tour du village et récupéré une casquette Shimano, un petit crayon oakley, des pistaches salées, un catalogue touristique, un bob Skoda, un sac crédit lyonnais, un échantillon de crème akileine, et quelques autres babioles distribuées par de jolies hôtesses.
Étienne nous rejoint à l’heure du déjeuner. Just, qui voyage en train arrive en fin d’après-midi. Les prévisions météo pour le lendemain sont incertaines. La probabilité d'orage en fin d’après-midi est de 50 à 80 % selon les sites visités. À l'heure du diner, la grande question reste de savoir s'il faut emmener un simple coupe-vent ou prendre un vêtement de pluie... Nous nous couchons sur cette interrogation.
Demain matin, de 7h jusqu’à 9h nous serons 15 000 cyclistes à nous élancer sur la 23e édition de l’étape du tour. Réveil à 5h 30 pour tout le monde.
Après un copieux petit déjeuner, j’entame la descente vers Saint Jean de Maurienne.
L'organisation est rodée. Les sas se remplissent sans encombre ni énervement. Après 30 min à patienter dans le sas n° 7, je franchis la ligne de départ à 8h en compagnie d'Alain que je perds rapidement de vue. Just, parti à 7h 40 depuis le sas n° 5 est devant nous. Étienne cantonné au sas n° 10 démarrera à 8h 20.
À 3 km du point de départ, nous rejoignons Hermillon ou débute la montée au col du Chaussy. Les premiers lacets qui nous cueillent a froid sont rudes. Ça passe à droite, ça passe à gauche, ça zigzague, ça file sur le côté en hurlant "gauche"... Certains ont le souffle court et n’anticipent probablement pas les difficultés à venir. La vigilance est plus que jamais de rigueur et mieux vaut perdre quelques secondes que de se faire bousculer dans une chute collective.
Au col du Chaussy, le ravitaillement liquide est pris d'assaut. Impossible d'y accéder. Je décide de continuer mon chemin pour éviter toute cette foule.
La descente sinueuse demande beaucoup d’attention. Au loin, les sirènes des ambulances rappellent à la prudence. À mi-pente, la course s’arrête. Une chute nécessite l’intervention des secours. Les cyclos s'agglutinent en une masse compacte sur une chaussée très étroite. Après une dizaine de minutes, on repart doucement en marchant dans l’attente de récupérer un peu d’espace pour enfourcher sa monture.
Un ravitaillement solide est prévu à La Chambre, en bas du Chaussy. Les tables sont à nouveau prises d’assaut. Les robinets et les jets d’eau installés en bout de ligne sont inaccessibles. Un organisateur m'envoie une bouteille d’eau par-dessus une rangée de cyclistes. J'arrive à attraper 2 barres énergétiques. Je m’extirpe difficilement de ce magma pour m’installer un peu plus loin et faire le plein de mes bidons.
Le parcours longe maintenant l'Arc sur la rive droite pendant une quinzaine de kilomètres avant de revenir en sens inverse sur la rive gauche jusqu'à Saint Étienne de Cuisnes. Il y a tellement de vélo qu’il est inutile de chercher un groupe auquel s’adjoindre. Je suis pris dans un flot ininterrompu de cyclistes.
À l'entrée de Saint Étienne de Cuisnes, les gendarmes ont fermé la route. Une grave chute nécessite la venue de l'hélicoptère. L’intervention va nous stopper à nouveau une vingtaine de minutes. Des milliers de cyclos s'agglutinent sur la chaussée et le bas-côté.
Les gendarmes lèvent enfin le barrage. Nous sommes à nouveau dans la configuration du départ sauf qu'il n'y a plus de sas pour réguler le flot des coureurs.
C’est plus de 1500 cyclistes qui s'élancent ensemble à l'attaque du Glandon sur une route étroite et pentue. Je présage déjà de la difficulté à pédaler au milieu de cette foule sur les 16 km de grimpée qui s’annoncent.
Je n'ai pas vu Alain. À moins de l'avoir passé lors d'un ravitaillement, je pense qu'il a échappé de peu au bouchon. Just, parti 20 min plus tôt est passé sans encombre. Pour Étienne, parti 20 min après nous il ne devrait rencontrer qu'un léger ralentissement.
Après 4/5 km d’ascension sur les pentes du Glandon, nouvel arrêt de 5 min; Il faut laisser 2 ambulances manoeuvrer pour faire demi-tour sur une chaussée étroite. Un paquet s'est reformé.
On part une nouvelle fois au coude en coude. Je ne sais pas comment le ravitaillement prévu au col du Glandon va pouvoir absorber cette vague de cyclistes.
La forte pente tasse les niveaux. Les derniers lacets sont un véritable calvaire. La pente oscille entre 9 et 11 %. Je sens quelques crampes et redoute d’être obligé de m’arrêter. Certains marchent en poussant le vélo d'autres sont a l'arrêt, rétrécissant d'autant le passage. Il est pratiquement impossible de doubler. Avec la vitesse qui tombe sous les 5km/h nombreux sont ceux qui zigzaguent en tentant de rester sur leur vélo. Le cyclo qui me précède met pied à terre, j'accroche sa roue et me retrouve au tapis avec quelques autres compagnons d'infortune. Pas de bobo, mais il faut remonter sur le vélo dans un passage à 11 % ce qui n'est pas une mince affaire au milieu de ce flot ininterrompu.
Au col du Glandon, l’énorme paquet libéré après l'épisode de l'hélicoptère a pris le ravitaillement d’assaut. C'est pire que jamais. Certains tentent de s’approcher des tables avec leurs vélos tandis d’autres essayent de s’extirper de ce cahos. Beaucoup renoncent et se trouvent à contre sens en revenant sur leur pas, ceux qui ont obtenu une place pour avaler barres et boissons bloquent le passage ou n’arrive pas à se retirer. Je récupère difficilement une banane et une bouteille d'eau avant de m'extraire avec grande peine de cet attroupement. Je m’installe en contre bas, j’avale ma banane avec peine, je fais le plein de mes bidons, et je repars.
Je commence à sérieusement ressentir la fatigue, et bien que le vent soit favorable et la pente plutôt douce, je trouve bien long les 3 km restant jusqu’au col de la Croix de Fer.
La première partie de la descente est agréable jusqu’à Saint Sorlin. Après, les choses se gâtent sérieusement. Il faut négocier avec les ralentisseurs, une chaussée très dégradée et une pente qui s’accentue. La route me secoue beaucoup, j'ai mal aux mains, à la nuque et aux avant-bras. Encore 5 km de descente difficile avant de bifurquer en direction du col du Mollard que l’on franchit après 6 kilomètres de montée sur un revêtement tout neuf.
Passé le col, c'est à nouveau un très long toboggan pour rejoindre la vallée de l'Arc puis Saint Jean de Maurienne et la dernière difficulté du jour, la longue grimpée a la Toussuire.
Les premiers kilomètres montent raide. Just que j'ai probablement dépassé lors d'un ravitaillement est revenu sur moi mais me dit qu'il ne pourra pas me suivre jusqu'au bout. Le soleil tape, le thermomètre frôle les 35°, la fatigue et la lassitude m'assaillent. J'adopte un rythme qui devrait permettre d'éviter les arrêts. Il ne s’agit plus de faire un temps ou un classement, mais de terminer à tout prix.
Les kilomètres défilent trop lentement. Je me raccroche à l’altimètre pour mesurer la pente qu’il me reste à gravir. L'inconfort physique envahit maintenant tout mon esprit, j'ai mal aux lombaires, j'ai des fourmillements dans les mains, je ne sais plus quelle position adopter pour me détendre un peu les muscles de la nuque et des épaules. J’aspire à déplier complément les jambes trop longtemps contenues dans le même mouvement.
Mètre après mètre, je me rapproche des immeubles du Corbier qui dominent la route de toute leur hauteur. Au pied de la station, le public nous encourage et nous donne des indications sur les dernières difficultés à venir.
Encore 1 kilomètre un peu raide, un petit faux plat descendant puis la pente s'adoucit à 4 %. Une dernière épingle à gauche, et c'est l'entrée dans la Toussuire, je reconnais quelques cyclos de Ballainvilliers qui m'encouragent depuis la terrasse d'un bar.
Une longue ligne droite pour traverser la station, une chicane, puis à nouveau 200 m. de ligne droite sous les encouragements de la foule et c'est l’arrivée !
Alain est sur le bord, douché de frais. Il m'aide à passer par-dessus la barrière. Je n’ai pas le courage d’aller jusqu’au ravitaillement final. Je n'aspire plus qu'à deux choses, une douche et une bonne bière. Peu après Just franchit la ligne puis Étienne parti un peu plus tard en termine à son tour.

15 000 inscrits, 10 000 « finishers ». 4 CSM13 au départ, 4 CSM13 à l'arrivée ! Mention spéciale pour Alain qui, en un peu plus de 9h, réalise une vraie performance. Il a même trouvé le temps de se doucher avant de nous accueillir à l’arrivée. Un parcours très exigeant, une organisation efficace, des cyclos plutôt prudents en descente (contrairement à ce que j'avais observé dans la marmotte) et la chance d'avoir bénéficié d'une météo favorable. Bref, une belle manifestation sous réserve d’organiser son autonomie afin de«shunter» les ravitaillements de l’organisation.
Un petit regret quand même, le nombre très important de participants (15 000) crée des embouteillages au moindre incident. La succession de "pit-stop" (rétrécissement de la chaussée, circulation des ambulances, chutes, bris de matériel…) rend aléatoire le classement final et provoque de gigantesques bouchons qui vont régulièrement compacter la course alors que le peloton devrait au contraire se fluidifier tout au long du parcours. Le Narrateur : Jean Francois N.

Résultats :
- Alain A. 5 844ème en 9:11:49
- Jean Francois N. 7 644ème en 9:57:31
- Just de V. 8 817ème en 10:29:29
- Etienne Z. ??

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