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CSM13
9 juillet 2015

La Marmotte : 4 juillet 2015

La Marmotte 2015

3 Participants : Alain A., Sylvain H., Just de V.
Distance : 175 km pour 5 100 mètres de dénivelé
Météo : plein BLEU


Il nous avait convaincu de tenter une nouvelle fois l’aventure mais le nouveau parcours ne lui plaît pas , Jean-François N ne sera pas au départ de cette 34ème édition qui regroupe 8 000 participants dont 90% d’étrangers, en majorité du Bénélux.
Le CSM 13 est donc représenté par Sylvain qui vient de valider un 600 kms pour Paris-Brest-Paris et qui s’élance le premier à 7h, Just deV qui fort courageusement surmonte sa grande déception de l’Ardéchoise mais vise également l’Etape du Tour et qui démarre à 7h45 et moi-même dans le peloton de 7h30; le soleil brille déjà, le ciel est bleu, l’ambiance au départ est plus sereine que d’habitude, de même que les premiers kms. L’objectif n’est pas de faire un temps , mais en cette journée qui s’annonce la plus torride de la semaine, de terminer. J’ai quelques souvenirs qui me hantent : le final de Gap/l’Alpe d’Huez en 2006 où dans des conditions de chaleur analogue, perclus de crampes j’avais vécu l’horreur, une Marmotte avec des crampes dès le Galibier qui m’avaient contraint à l’abandon à Bourg d’Oisans !
Donc départ cool jusqu’aux premières rampes d’Allemont, les pentes plus sévères du Rivier, les paysages sont splendides, la grande plongée vers le bas du barrage avant la pente finale le long du barrage de Grand Maison et ses eaux turquoises, le sifflement des marmottes, enfin le col du Glandon, atteint en 2h15, dans mes temps habituels, tout va bien. Au contrôle, c’est comme d’habitude, impossible d’atteindre les stands, la pagaille, tout le monde se bouscule. J’arrive quand même à attraper 2 barres et 2 gels et je file dans la descente neutralisée mais toujours aussi vertigineuse et impressionnante ! Tiens l’ambulance est arrêtée et un malheureux est étendu sur le bord de la route, ça calme, mais pas tout le monde ! Un bon point pour l’organisation et pour notre sécurité presque toutes les routes du parcours sont privatisées et à part 2 à 3 voitures de suiveurs belges qui n’ont rien compris on ne respire pas de gas-oil. Les dos d’âne de Saint Etienne de Cuignes, la descente est terminée, direction la grande attraction de l’année (pour la télé plus que pour les coureurs), les fameux lacets de Monvernier. C’est l’image que toutes les télévisions du monde retiendront de la 18ème étape du Tour de France le jeudi 23 juillet : 18 lacets spectaculaires, enchâssés dans une roche verticale, comme empilés les uns sur les autres : 3.4kms à 8.2%. Je lève les yeux et 300 m au-dessus j’aperçois la tête de la procession, très impressionnant et difficile à grimper car la route est étroite et les virages relevés à la corde. Redescente dans la vallée et alors que je pensais attaquer de suite la montée du col du Mollard nous voilà partis à remonter la N6 en direction de Saint Michel de Maurienne, je déteste cette portion sans intêret, ça roule vite en file indienne, la chaleur est bien là, 37° toute la journée ; enfin à Villargondran nous faisons demi-tour et attaquons pour de bon le col du Mollard, un col ombragé sur le bas, avec une pente de 6% qui doit pouvoir se monter facilement avec du braquet, hélas les forces me manquent et les crampes sont affleurantes, il faut gérer et boire, boire, boire ! un Perrier à Albiez le Jeune, un Coca à Albiez le Vieux, c’est la course à la canette, les bars sont dévalisés; des spectateurs compatissants ont branché leur tuyau d’arrosage, d’autres nous balancent des seaux d’eau; le col est franchi, un nouveau Coca à St Sorlin d’Arves, le col de la Croix de Fer est en vue , encore 8 kms, les aiguilles d’Arves nous narguent, il faut absolument atteindre ce sommet si je veux coucher ce soir en Dauphiné et non pas en Maurienne; un petit vent bienvenu nous aide parfois, des souvenirs reviennent : notre dernier BRA avec Didier qui m’avait lâché dans la montée et que j’avais rejoins dans la descente, un autre BRA avec Pierrot D collé dans le sillage d’une belle Suissesse, et voilà, le col est là avec un ravitaillement toujours impossible à atteindre; j’ai encore à boire, des barres , je plonge dans la descente, agréable, bien dessinée, sans épingle à cheveux; sans prendre de risque, je suis seul, mon compteur marquera 74 kms/h; ces bons moments sont entrecoupés de courtes remontées qui font mal aux jambes. Comme d’habitude le vent d’été souffle défavorablement jusqu’à la Rochetaillée, par contre il nous aide pour la remontée vers Bourg d’Oisans; je me sens un peu seul pour effectuer ces 8 kms en ligne droite, une batave me double, je me colle dans son sillage, elle n’apprécie pas et accélère pour me lâcher, ok je laisse faire, je la retrouve quelques kms plus loin.
Enfin Bourg d’Oisans et la question cruciale : montera, montera pas ? Il est 17h30 je m’arrête au ravitaillement, carottes râpées, sandwich jambon, banane, boisson, boisson, boisson ! Je téléphone pour prévenir de mon retard sur mes prévisions et je me décide à 18h, allons y, ça serait bête de ne pas essayer, c’est mon défi, ma dernière Marmotte, il s’agit de réussir à passer les 3 premiers virages (21, 20,et 19), les plus effrayants, le 34/29 est en action, c’est toujours la fournaise, Sylvain qui a monté un peu plus tôt a relevé 40°c à son compteur ! chaque virage accueille des coureurs en repos provisoire avant de reprendre leur lente procession, certains montent même à pieds, La Garde et un point d’eau, un jet d’eau froide sur les jambes pour éviter les crampes, virage 12 je suis arrêté, le téléphone sonne, c’est Sylvain qui demande des nouvelles, je lui dis que vais vais finir, maillot grand ouvert je reprends le long de la roche brûlante et un torrent apparaît sur ma droite, je plonge les 2 pieds dedans pour éviter le feu, je m’arrose et je repars; au virage 6 une voiture me klaxonne, c’est Just qui a abandonné mais qui m’encourage, enfin nous voici sur le plateau, en levant les yeux on aperçoit les premières maisons, le virage 3 dévoile complètement le village, je sens enfin ces satanées endomorphines que j’ai attendues tout la journée, on remets du braquet, une joie intérieure se manifeste, on tournicote dans l’Alpe, la ligne d’arrivée est en vue, j’aperçois à gauche Sylvain et Just qui m’encouragent, les pros à cet instant referment leur maillot je n’ai pas cette lucidité, et c’est gagné, il est un peu plus de 20h, il fait presque frais à 1 850 m.
4 677 classés, le premier en moins de 6 h, le dernier en 14h34. 5 100M de dénivelé pour 175 kms.
Sylvain termine 1 289ème en 8h53, et moi 4 206ème en 11h56 très loin de mes 9h04 de 1994 ! La vieillesse est un naufrage dit-on !, j’obtiens quand même l’or, non pas pour ma performance horaire mais pour mon appartenance à une catégorie d’âge ou la raison voudrait que l’on s’abstienne de prendre le départ.
Avez-vous une idée des retombées économiques de cette épreuve pour la seule ville de l’Alpe d’Huez : 1 500 000 euros !
Le soir, après la douche, nous nous retrouvons et Just nous invite à un bon dîner, histoire d’évoquer les souvenirs et de parler d’avenir. Merci Just. Une belle épreuve sur un nouveau parcours qui apparaît plus difficile, beaucoup de bénévoles, des routes privatisées, c’était un plaisir ! Le Narrateur : Alain A.

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