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CSM13
26 août 2016

Les 6 Jours de Vars (2-8/07/16)

LES 6 JOURS DE VARS
2 au 8 juillet 2016

Christelle : 270 km (125 + 60 + 85)
Alain : 335 km (55 +135 + 60 + 85)
JF : 455 km (55 + 115 + 100 + 70 + 115)

Les « 6 jours de Vars », offrent de découvrir les paysages du Queyras et de la Haute-Ubaye durant la première semaine de juillet.
Chaque jour, l’organisation propose un grand parcours et un petit parcours. Les tracés, le plus souvent en « aller/retour », donnent la possibilité d’adapter le circuit à son état de forme.
Grâce à Alain A. et à Lydie nous bénéficions du centre de séjour du CE de la Banque de France. C’est un hébergement superbe : appartement pour chacun, espace collectif à disposition, écran géant pour suivre l’Euro de foot et personnel d’une très grande gentillesse. De plus, la météo s’annonce favorable après un mois de juin calamiteux. Les conditions sont réunies pour un séjour idéal.

- Préliminaires (Le Risoul)

Ce soir a lieu la présentation du séjour suivie d’un vin d’honneur en présence des « officiels ».
Comme nous avons la journée devant nous, nous décidons de nous dégourdir les jambes en allant jusqu'à la station du Risoul. C’est un circuit de 60 km qui consiste à descendre jusque Guillestre puis, de Guillestre, monter au Risoul et revenir sur nos pas.
À l’attaque de la rampe, Alain prend les devants. C’est une montée classique en station avec une route large, bien revêtue, mais sans beaucoup de charme. Les 11 km sont gravis en un peu plus d’une heure. La station est totalement déserte et nous redescendons après un petit coup d’oeil depuis un parking sans charme.
De retour à Guillestre il reste encore 13 km pour rejoindre Vars-les-Claux. Alain est toujours devant. Après une nuit passée dans le train, je suis à la peine. Je me dis que les jours à venir ne vont pas être faciles s’il faut terminer tous les soirs par cette satanée grimpette de 13 km.
À Vars Sainte-Marie, un orage nous surprend à quelques km de l’arrivée. Je passe le coupe-vent bien peu efficace dans ces conditions et continue sous la pluie pour ne pas trop me refroidir. Je retrouve Alain qui s’est mis à l’abri. Je lui fais signe que je ne m’arrête pas. Nous terminons trempés, mais la bière nous attend.

- J1 : Pré de Madame Carle (+ Puy Saint Vincent)

Le départ est prévu à 8 h depuis Vars-Sainte-Marie, 3 km plus bas.
De nombreux cyclos sont descendus à Guillestre en voiture pour s’épargner la montée du retour.
Nous longeons la Durance sur une dizaine de kilomètres puis nous quittons la nationale pour rejoindre Le Pallon. Les lacets serpentent dans la rocaille et nous offrent une vue magnifique sur la vallée en contrebas.
Alain et Christelle sont derrière moi. Je prévois de les retrouver un peu plus loin au pied de la côte de Champsella ou l’itinéraire se scinde en deux.
Arrivé au Pallon, je râte une flèche et m’offre un petit crochet d’une dizaine de km supplémentaires. Mes compagnons sont probablement passés devant.
Christelle comme elle l’avait prévu, s’est engagée sur le petit parcours pour gagner directement Vallouise. J’imagine qu’Alain me devance dans l’ascension vers Puy-Saint-Vincent. Pour tenter de le rattraper, je « shunte » les 3 derniers kilomètres qui grimpent à la station pour descendre en direction de Valouise. Je n’ai pas pris le road book et j’ai laissé ma carte à Christelle. Je ne vois aucun cyclo, je me demande si je suis sur le bon itinéraire.
Passé Vallouise, nous progressons  à l’ombre rafraichissante d’une belle forêt. Le torrent chante en contrebas. Il n’y  a pas de voitures. La route a été prîvatisée le temps d’une course organisée par la municipalité.
À mi-parcours, un vaste camping sous les pins accueille les alpinistes et des randonneurs qui partent à l’assaut du massif des Ecrins.
Nous progressons dans un environnement de toute beauté au pied  de vertigineuses parois rocheuses. La pente très irrégulière oscille entre 9 et 11% sur 3-4 km puis s’adoucit en rejoignant un vaste cirque glaciaire encombré de moraines et drainé par  un large torrent. Face à nous le glacier blanc et les neiges éternelles du massif des Ecrins étincellent sous le soleil.
L’environnement nous récompense des efforts déployés pour atteindre ce « petit bout du monde ».

  

Dans la descente pour gagner le lieu du pique-nique je croise Alain en plein effort.
La pause dans un vaste pré ombragé incite à la sieste, mais il faut encore rentrer.
Le chemin du retour emprunte le même itinéraire. Au pied de la courte, mais redoutable côte de Champsella, Christelle opte pour un retour direct par la nationale. Avec Alain nous attaquons cette redoutable pente de 10/11% qui file tout droit sur 1,5 km. Alain caracole devant et en remontre aux plus jeunes. Dans la descente qui suit et les derniers km de plat pour atteindre Guillestre, c’est au tour d’Alain d’être à la peine avec un fort vent de face et de violentes bourrasques dans lesquelles je crains de le voir s’envoler.

À Guillestre nombreux sont les cyclos qui en terminent et chargent leur vélo dans la voiture. Pour nous, le plus dur reste à faire : 13km pour monter à Vars-les-Claux.
Au 4e km je passe Christelle qui s’est arrêtée à l’ombre sur le bas-côté. Un peu plus loin c’est Alain qui cale et récupère un peu d’énergie avant de poursuivre.
Pour ma part, je sais que si je stoppe, je ne repars plus. Je m’accroche en essayant d’économiser les maigres forces qu’il me reste et termine à la vitesse d’un escargot, épuisé, dégoulinant de sueur, mais heureux à l’idée de la douche qui m’attend.
Après avoir repris quelques forces, Christelle, toujours courageuse, remontera sur son vélo pour achever son périple à Vars-Sainte-Marie où Alain ira la chercher pour lui épargner les 3 derniers km (et profiter de l’apéro offert par l’organisation !?)

- J2 : La haute vallée de l’Ubaye (Tournoux ; Sainte-Anne ; Fouillousse ; Maljasset)

Ce 2e jour nous emmène sur l’autre versant du col de Vars pour visiter 4 villages typiques de la haute Ubaye. Le tracé permet à chacun de « shunter » une ou plusieurs des 5 ascensions de la journée.
Pour rejoindre la vallée de l’Ubaye, il nous faut d’abord gravir les 7 km qui nous séparent du col de Vars. Après la bascule, Christelle s’engage directement vers Fouillousse (3e ascension). Un peu plus bas dans la descente , Alain fait le crochet pour monter au le village de Tournoux (1ere ascension). Je choisis de poursuivre et gagner l’embranchement qui mène à la petite station de Sainte-Anne (2e ascension). La pente est sévère et cet aller-retour ne présente pas beaucoup d’intérêt hormis le ravitaillement copieux qui nous y attend.
Sur le retour et comme je me sens bien, je décide finalement de gravir les 2 km qui mènent au village de Tournoux que j’ai shunté ce matin.
Je prends à nouveau la direction du col de Vars jusqu’à Saint-Paul sur Ubaye et bifurque en direction de Fouillousse, village natal de l’abbé Pierre.
Le trajet emprunte un pont de pierre vertigineux puis s’élève au milieu des alpages avec de très sévères pourcentages avant d’arriver au village.

  

Le soleil tape dur, mais la vue est magnifique et la qualité du revêtement atténue quelque peu les difficultés.
Retour sur l’itinéraire en direction de Maljasset (4e ascension). En passant devant le contrôle, j’hésite à m’arrêter, mais si je déjeune maintenant, je n’irai pas jusqu’à Maljasset, je continue donc et préfère me restaurer au retour.
Sur le lieu du ravitaillement, je retrouve Alain en mauvaise forme. Il n’a pas terminé la montée à Fouillousse et renonce à finir sur son vélo. Christelle est déjà partie pour pouvoir gravir à sa main les 10 derniers km du col de Vars. Sur ce versant les pentes sont redoutables et flirtent souvent avec le 9%.
La chaleur est torride, les mouches nous harcèlent. Je fais une pause avant d’attaquer les ultimes lacets dont la difficulté reste constante. Heureusement, avec l’altitude la chaleur se fait moins pesante et touche enfin le sommet. Il ne reste plus que 7km de descente pour en terminer.

- J3 : Variante

Le circuit démarre à Embrun. Cela suppose une logistique compliquée, car il faut prendre la voiture pour aller au point de RV.
Alain a choisi de se reposer en prévision de l’étape du tour. Christelle, qui envisageait de m’accompagner pour faire le tour du lac de Serre-Ponçon préfère, devant le ciel menaçant, s’octroyer une journée de repos.
L’incertitude de la météo me fait renoncer à un itinéraire en boucle qui m’éloignerait trop de mon point de départ. Je me décide pour aller explorer la vallée de Ceillac. Si le temps se gâte, je pourrai toujours revenir sur mes pas.
Descente classique jusqu’à Guillestre avant de rejoindre la combe du Queyras. À Maison-du-Roy, je laisse les gorges du Guil sur ma gauche pour attaquer les lacets serrés et bien raides en direction de Ceillac.

    

L’horizon s’élargit et je progresse maintenant sur une pente légère qui me conduit jusqu’au village cher à Didier R. Le ciel est toujours menaçant. Quelques gouttes de pluie me cueillent. Je renonce à monter le Parpaillon et me dépêche de retourner sur mes pas.
À Guillestre, je m’octroie une petite pause d’autant que le soleil brille à nouveau.
Le plus dur reste à faire. Il me faut monter à Vars-les-Claux pour la 3e fois du séjour.  Comme il est encore tôt et que le temps s’est remis au beau, je décide de poursuivre sur 7 km et achever l’ascension du col.

- J4 : Col Agnel (Guillestre – Château Queyras)

Aujourd’hui est une journée sans vélo. L’organisateur propose un couscous en altitude. Pour cela il nous faut descendre à Vars-Sainte-Marie puis rejoindre le lieu des festivités par un télésiège. Nous ne sommes pas très tentés par cette proposition.
Alain et Lydie doivent retrouver des amis pour un barbecue. Christelle se joint à eux.
Comme j’ai prévu de rentrer demain, c’est ma dernière journée. Je décide donc de monter au col Agnel avec un jour d’avance.
Le temps est magnifique. Après la traditionnelle descente depuis Vars les Claux, je rejoins Maison-du-Roy puis m’enfonce sous les immenses parois rocheuses de la combe du Queyras. À cette heure les gorges sont encore à l’ombre, il y a peu de circulation et seuls deux tunnels demandent une vigilance renforcée.
Bientôt, je laisse sur ma gauche le col de l’Izoard et poursuis mon chemin. La pente s’adoucit, le Guil coule en contrebas et me rappelle quelques descentes en kayak réalisées dans une autre vie.
À Ville-Vielle, après un café, je prends la direction du col Agnel. Je pourrais toujours bifurquer vers Saint-Véran si la fatigue se fait sentir.
Jusqu’à Moline-en-Queyras, la route qui dessert la station de Saint-Véran est large et bien revêtue.
Je traverse ensuite plusieurs villages alpestres. Les chalets sont ornés de sculptures en bois et de cadrans solaires typiques de cette vallée.

  

À ma droite, la rivière, à ma gauche les alpages en fleurs, droit devant, le col Agnel vers lequel la route file à fond de vallée.
Le ciel est sans nuages, la température est douce, le revêtement est lisse, seul le cri des marmottes m’accompagne. C’est un véritable enchantement.
Avec l’altitude, l’environnement devient progressivement plus austère. Le vert des alpages laisse place au gris des parois rocheuses. Quelques névés s’accrochent aux pentes d’éboulis.
Les 5 km du final sont éprouvants. La chaussée s’élève en lacets au flan d’une vaste cuvette. Encore deux épingles dans une ambiance minérale et me voilà au col avec de nombreux  cyclos italiens qui ont gravi l’autre versant.
À cette altitude, il fait frisquet, je passe le coupe-vent, j’avale une barre et j’attaque la descente jusqu’à Villevieille ou je m’arrête pour me restaurer.
La suite est un long toboggan dans les gorges du Guil qui à cette heure de la journée  sont baignées de soleil.
De retour a Guillestre il ne reste plus qu’à monter une dernière fois les 13 km qui me ramènent à Vars-les-Claux dont je connais bien les différents tronçons.

Je termine le séjour. Il me reste à trouver une navette qui me déposera demain à la gare de Mont-Dauphin pendant que Christelle et Alain graviront à leur tour le col.
Retour à Paris en train de nuit pour Christelle.  Alain rejoint Megève et le point de départ de l’étape du tour, qui comme tous les ans, c’est juré, sera la dernière pour lui…

Le Narrateur : Jean François N.

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