L’Étape du Tour : Mégève-Morzine (10/07/16)
C’était à la fin des années 80, la première, la découverte de cette épreuve sur routes fermées, avec l’ami JPO, sur ses terres, St Galmier/St Flour;
- En 1998, sous la canicule, Grenoble/Les 2 Alpes où je vis J. Cadiou, ancien pro, effondré dans la dernière montée;
-En 2004, Limoges/St Flour avec Pierre Thief, 240 kms, ma meilleure perf, 1 510ème, restons modeste Richard Virenque le vainqueur de l’étape pro mettra 3 heures de moins !
- En 2006 j’entraîne Gil, Just et Gérard A sur le parcours Gap/Alpe d’Huez, 188 kms encore une fois sous une forte chaleur dont Gil se souvient encore;
- En 2009 le parcours que j’ai le plus apprécié pour sa beauté et son approche du mont chauve, Montélimar/Ventoux, 170 kms, Sylvain est malade mais Jacky V. se hisse au sommet;
- En 2013 Michaël se lance et m’accompagne sur l’étape la plus pratique pour les participants car départ et arrivée à Annecy avec, entre autre le Semmoz par une face inédite;
- En 2014 sera la plus humide, l’apocalypse dans le Tourmalet pour le groupe du CSM 13 : Christelle, Sylvia, Gérard A, Just, Etienne et moi-même;
- En 2015, l’étape la moins fluide, la plus chaude, entre 35° et 40°, championne des ralentisseurs et dos d’âne, St Jean de Maurienne/La Toussuire avec la compagnie de Jean-François N, Just et Etienne.
2016 : Megève - Morzine
Seul du club, sur des routes bien connues pour ceux qui ont participé à la Megève /Mont Blanc.
Il fait beau, 19°, organisation parfaite, 11 471 coureurs répartis en 15 groupes patientent en attendant le grand départ à 7h, beaucoup d’étrangers comme d’habitude, c’est bien sympa; une dernière gorgée, un coup d’œil sur les vélos (beaucoup de Treck ) pour apprécier les développements (j’ai parlé avec un pro, il mettait 36/28 pour Joux-Plane) les resquilleurs habituels qui changent de sas sous le prétexte de rouler avec les copains et à 7h30 mon sas s’ouvre et sur cette route bien connue de Gil c’est immédiatement du 40 à l’heure jusqu’à l’attaque de la montée sur Notre-Dame de Bellecombe (les premiers lacets des Saisies) puis descente en lacets, très spectaculaire, sur Flumet et la pente revient dès La Giettaz jusqu’au sommet des Aravis; superbe descente sur La Clusaz, un ravitaillement que je grille et en avant pour la Colombière que je franchis à 10h; descente vertigineuse (10%) sinueuse, dangereuse car la route a été refaîte avec un macadam très lisse (le même qui sera fatal à Froome et Nibali) et certains se laissent emporter, plusieurs ambulances et les pompiers sont à l’œuvre; après Le Reposoir la pente est moins prononcée et la fraîcheur du sous-bois est appréciable. Nous arrivons maintenant dans la vallée avec son lot d’obstacles (rond-points, ralentisseurs…... chaussée dégradée) Marnaz, Scionzier, nous remontons la vallée du Giffre pour atteindre Samoens et l’ultime obstacle, le col de Joux-Plane (l’ascension du col de la Ramaz a été supprimée en raison d’un danger d’éboulement) Dans le peloton quelques maillots parisiens, ACBB, Ballainvilliers…… J’attrape 2 morceaux de fromages, une barre lors du dernier ravitaillement situé au bas du col et je repars : j’entends alors un spectateur dire "bienvenue pour 1 km d’enfer !". Je savais que le premier km était à 11% mais quand même, ça fait gamberger ! C’est alors une longue procession de 11.6 km à 8.5% de moyenne où chacun double, se fait redoubler au gré de la pente, des embouteillages, de sa force et de sa volonté. Au sommet du col de Joux-Plane le piège est là pour ceux qui n’ont pas reconnu le parcours, en effet la descente est plaisante sur un bon km, finies les souffrances, erreur, après un virage à droite la pente se redresse de nouveau pour le col du Ranfolly, dernier effort et c’est l’euphorie de la plongée très technique vers Morzine, noire de monde, où j’arrive à 13h30, en 6h00, 2 800m de dénivelée, je termine 5 800ème sur 11 212 classés. Le premier a mis 3h33, la championne de France 3h56, c’est un autre monde ! Les derniers apparaissent vers 17h30, peu d’abandons cette année en raison du parcours raccourci. La médaille habituelle, mais pas de T.shirt finisher !!!!, une casquette : ASO fait des économies.
Comme d’habitude une belle épreuve, des routes sécurisées, l’habituel bord…. lors des ravitaillements car les participants ne lachent pas leur vélo, des routes de cols refaîtes à neuf, les emmerd…… qui restent obstinement à gauche lors des ascensions comme des descentes, ceux qui doublent par la droite, bref il faut une attention permanente, mais tout cela ne gache pas la fête du vélo. Le Narrateur : Alain A.