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CSM13
3 mai 2016

Randonnée "Mons Chimay Mons" (1/05/16)

5 participants : Didier A., Alain A., Christelle C., Gil G., Patrick L-C.
Distance : 200 km pour 2 426 mètres de dénivelé ;).
Météo : temps froid mais très ensoleillé.


Mons Chimay Mons

Mons, capitale européenne de la culture en 2015. Pas moins de trois chefs d’œuvre classés au patrimoine mondial de l’UNESCO ; dont le fameux Doudou…Décor planté !
Très vite Patrick et moi (nous sommes dans le même hôtel) avons des difficultés à joindre Alain, Gil et Christelle ayant élu domicile du côté de la gare de Mons. Nos téléphones ne sont pas disponibles sur le réseau…
Broutilles…nous allons à leur hôtel et tombons nez à nez avec eux dans le hall. Face à nous, la gare de Mons avec des » plongeoirs » attendant la piscine. L’année dernière le chantier en était au même point, nous expliquera Alain. Ces plongeoirs sont en fait des escaliers suspendus dans le vide en attente de passerelles.
Christelle nous montre, sur son avant-bras, le magnifique bleu et la belle cicatrice ; témoins de sa chute sur la Montapeine.
Autour d’une pizza nous réglons les détails du lendemain. Lendemain qui ne chante pas, car nous sommes obligés de gratter les pare-brise avec un CD trouvé dans la voiture de Patrick. La température était négative pendant la nuit.
Quand nous arrivons au grand parking de Mons, c’est déjà l’effervescence…des groupes de cyclos dans tous les sens, des grappes de maillots multicolores, des gars en cuissards courts malgré le froid ! ça s’invective en flamand de toutes parts… pas de quoi impressionner les récidivistes Alain et Patrick sur cette épreuve. Baptême du feu belge pour les autres…Nous avons toute la panoplie hivernale.
Temps froid mais très ensoleillé, on se réchauffera vite au soleil avec le vent dans le dos.
Nous commençons par une petite portion de pavé dans la ville juste pour parfaire le massage effectué sur le parking par quelques « coursiers ». Si si ! Il y avait des effluves d’huile de massage au départ …
Puis ça part à fond de tous côtés. Vent favorable, on le savait, mais quand même !
L’emblème wallon est un coq… allons-nous nous laisser ergoter sans montrer les nôtres ? Eh bien oui ! Car à part Didier qui suit quelques groupes, personne ne relève le défi. Nous aurons vent de face pour le retour… Alain nous avait averti, les Belges font le petit parcours mais à fond. Retour au calme pour le CSM 13 donc…Nous roulons sur du goudron, du béton pour finalement se retrouver sur des routes étroites complétement cabossées avec de beaux nids de poule. Saupoudrez de gravillons, parsemez de terre des champs mouillée (par endroit) et vous aurez le quotidien du cyclo belge. Ces diables-là nous passent par la droite, par la gauche, s’engouffrent dans des trous de souris pour nous passer coûte que coûte. Après une trentaine de kilomètres la situation s’éclaircit. Villers-Sire-Nicole, après avoir passé la Trouille (une rivière) d’une chute, c’est le retour en France. Clair de soleil du côté de Maubeuge, la journée s’annonce bien…Pourcentage raisonnable (entre 7 et 10%), sur des vallons et des monts de l’Avesnois, doux soleil…
Cinq ravitaillements de prévu ; on a de quoi voir venir. Jusqu’à Chimay nous voyons du monde. Un cyclo de l’audax de Tournai insiste pour nous prendre en photo…nous nous inclinons de bonne grâce cabotins que nous sommes.
Sur la route de Chimay nous voyons des blockhaus plantés en plein champs…des vaches, des taureaux, des tracteurs rouillés ne nous laissant qu’un mètre pour se croiser et une odeur de fermes laissant supposer que le purin est bio… sans oublier ces bâtisses de briques rouges.
A Eppe-Sauvage, nous repassons en Belgique après un passage en forêt. Dans cette dernière nous remarquons les lettres GPF, il semblerait que nous soyons sur le circuit du Grand Prix de Fourmies.
Contrôle à Chimay… ça s’agite encore un peu. Après Chimay nous ne verrons plus grand monde !
Sous Louis XVIII Chimay était ville française. Est-ce par vengeance qu’un doigt divin, en 1814, poussa cette terre hors de France, l’ondulant outrageusement ? Toujours est-il qu’à partir de Chimay nous allons trouver les plus belles côtes. Si elles commencent à 8%, elles finissent souvent à 12 % avec un faux plat, histoire de compléter la torture. On peut se demander pourquoi les plus forts pourcentages sont placés à la fin… dessus, ou de sus, souffle un vent exporté par le nord de l’Europe, droit acquit par le libre-échange européen.
Ça fait mal aux pattes. Mais c’est le pied intégral, comme on disait dans les années soixante-dix. De la forêt, des allures vosgiennes quelques fois…le calme campagnard sur des routes désertes.
L’impression aussi que la concentration du dénivelé se situe là. Entre le kilomètre 90 et le kilomètre 140. Le vent accentue cette impression. Il n’est pas rare qu’à la faveur d’un carrefour nous prenions une claque de vent…Les côtes sont plus longues aussi. Et toujours seuls sur la route, le vent a dû chasser les belges. Néanmoins au fil des kilomètres, nous rattrapons des attardés. Aux contrôles aussi, nous voyons jusqu’à… six cyclos. Bis repetita, nous faisons la fermeture des contrôles. C’est frustrant à la fin ! quand on arrive, tout le monde s’affaire à rouler les banderoles, charger les voitures…Le pompon, on nous tend un grand bol de chips rescapé des combats…au menu des ravitaillements : chips, rondelles de saucissons, cake, spéculos, biscuits apéritif, bananes, oranges, chocolat, boisson à volonté quand même…nous avons fait 210 kilomètres à la fortune du pot belge, sans fruits secs ! On élève les cyclos à la dure en Belgique. L’accueil légendaire des gens du nord nous console.
Alain nous avoue avoir essuyé un coup de bambou, mais il s’est vite refait la cerise. Gil nous fait le coup du diesel en routier sympa. Christelle roulant à sa main, nous impressionne…la sagesse même. Patrick s’amuse sur la plaque, avec une ligne de chaine peu orthodoxe quelques fois.. . Didier joue les éclaireurs et du yoyo à l’avant. Et toujours ce parcours agréable. De retour à Chimay -où Patrick voulait prendre une photo de l’alambic, sur la place- on se dit que le plus gros est fait…
Allez, tu te mets le doigt dans l’œil une fois ! Et jusqu’au coude ! Il nous reste 75 kilomètres à parcourir…une course de cadet nous dira Patrick…mais une course vent de face ou trois-quarts… Les côtes sont moins dures, mais la fatigue, le vent font leur travail de sape. Au dernier contrôle, pendant que tout le monde plie les affaires, la brochette du CSM13 squatte des chaises et farniente au soleil…plus que 35 kilomètres… Didier craint ce repos casse-pattes et repart devant en espérant être rejoint pour mieux lutter contre le vent. Au fil des kilomètres, on rattrape des cyclos partis avant nous du contrôle. Ça roule encore bien sur le plat (plat descendant pendant 15 kilomètres) même contre le vent. Mais sur les dernières bosses, c’est une autre affaire…jusqu’aux dernières, à 4 kilomètres de l’arrivée…la nationale belge ! Tracée à la règle par un boxeur qui veut nous mettre au tapis… avec le relief ondulant à perte de vue... Là on se dit qu’on va prendre une droite puis un uppercut, et on le voit venir. Je double des gars littéralement scotchés dans la pente ; ils jettent leurs dernières forces pour ne pas finir dans les cordes.
A l’arrivée nous regardons les compteurs : 2800m de dénivelé selon les GPS, 2300m selon les compteurs traditionnels et 2195m selon l’openrunner des organisateurs… là j’ai un doute ! je commencerai à discuter à partir de 2300. Coupons en deux les poires que nous sommes, il y avait, au moins, 2500 m.
Douche collective à l’arrivée entre hommes, sans Christelle. Patrick lui, comme un pro, a tout prévu et fait ses ablutions à la voiture. Puis c’est l’heure de la cérémonie de dévotion à la bière trappiste, j’ai nommé la Chimay. Instant sacré pour Alain…Didier ne sacrifie pas à ce culte païen, il reprend directement la route.
Le grand Jacques chantait « ce plat pays qui est le mien »… du côté de Knokk- le- Zoute , sans doute…mais du côté Hainaut c’est une autre chanson…
Il me restera un excellent souvenir de cette « virée », le temps était au rendez-vous. Nous étions en bonne compagnie et surtout sur la terre belge où poussent les champions, les puncheurs rois des classiques… Le Narrateur : Didier A.

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